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Jean-Luc Daub

Auteur du livre : « Ces bêtes qu’on abat ». Journal d’un enquêteur dans les abattoirs français (1993-2008) (L’Harmattan, 2009).

Président-fondateur de l’Association « La Ferme d’Henni le cochon », en Alsace.

De la souffrance à la résilience.

Jean-Luc Daub a été, bien avant les prises de conscience et les débats sur les animaux, enquêteur pendant 15 ans dans le milieu de l’élevage, du transport et des abattoirs. Il a rencontré pendant ses enquêtes des milliers d’animaux dans leurs derniers moments de vie. Ce qui laisse des traces pour toujours.

Jean-Luc Daub a visité plusieurs centaines d’abattoirs en France, dés les années 1993. Il a rencontré de nombreux éleveurs, responsables et employés d’abattoirs. Il a assisté à un certain laxisme des filières et à une inertie du ministère de l’Agriculture.

Son intérêt pour les animaux niés de toute individualité dans les systèmes d’élevage et les chaînes d’abattage, l’a inévitablement mis face à leur détresse et à leur souffrance. À cette époque, l’ignorance, le mépris, l’absence d’intérêt pour le sort des animaux d’élevage prédominaient dans la société. Jean-Luc Daub se sentait bien seul, sans aucun soutien.

Il a fini par sombrer dans une détresse et une souffrance, qui l’ont conduit sur plusieurs années à subir lui aussi l’enfermement, et une forme de maltraitance, lors de plusieurs séjours en hôpital psychiatrique.

L’enfermement, la médication, la privation de son libre arbitre l’ont détruit au point de ne plus être lui-même.

S’en sortir ou mourir, la pulsion de vie l’a emporté, le menant vers la résilience, grâce aux animaux, la naissance de sa fille, puis l’arrivée d’Henni le cochon, jusqu’à la création du refuge de la Ferme d’Henni le cochon.

Vivre avec les animaux, les protéger, les accompagner, sensibiliser et partager son expérience, accompagner d’autres personnes vers un mieux-être, tel est le projet de la Ferme d’Henni le cochon.

Accompagner les animaux défunts, notamment ceux décédés sur les routes, est aussi une autre activité qui anime Jean-Luc Daub. Dans les abattoirs, il n’avait pas encore conscience des âmes des animaux abattus, bien qu’il y avait des signes. Aujourd’hui, c’est une autre forme de résilience, que de pouvoir s’occuper des âmes des animaux décédés.